Les mots internes
Trois livres parus[1] en 2019 et qui peuvent se lire comme une lecture de la société sur trois dimensions : l’altérité, l’ouverture sur le monde et l’intériorité. Voyages en train avec ma sœur fait partie de cette trilogie. Pour avoir lu les trois ouvrages, je dirais que l’un ne va pas sans l’autre puisque ce sont des thématiques qui se ressemblent. Ils se complètent d’ailleurs d’une manière insoupçonnée.
Dans “Voyages en train avec ma sœur”, Louis-Philippe Hébert met en exergue la voix intérieure, qui jadis, accompagnait les hommes et qu’on a perdue à force d’écouter l’extérieur et d’être distrait. Il souligne aussi la dimension éphémère de la vie, de la civilisation…
Enfin lorsque viendra mon tour
Je ne veux pas que l’on me raille
Je vous dirai à tous ; bonjour !
En chapeau d’paille
Et vous viendrez, les yeux en pleurs
Accompagner mes funérailles
Pour consoler dans son malheur
Mon chapeau d’paille
D’un vers à l’autre, d’une prose à l’autre, avec la légèreté de l’humour et la profondeur d’une sagesse bien tempérée, Louis-Philippe Hébert évoque les multiples de la vie, des découvertes, mais aussi la nécessité de l’intériorité. Chaque héros vit dans une réalité personnelle qui peut être faite de dieux ou de non-dieux. Le diagnostic de l’auteur est assez effrayant, révélateur… prophétique.
Nathasha Pemba
Louis-Philippe Hébert, Voyages en train avec ma sœur, Éditions de La Grenouillère, automne 2019
[1] Petit-Chagrin ou Il ne faut pas laisser un être doux jouer avec des couteaux, Lévesque éditeur, printemps 2019
Voyages en train avec ma sœur, Éditions de La Grenouillère, automne 2019
Le View-Master, Éditions de La Grenouillère, automne 2019