L’initiative d’écrire un ouvrage collectif entre écrivains gabonais est déjà en soi, un acte louable. J’ai toujours remarqué qu’au sein des écrivains gabonais, il y a comme une conscience de la relève qui conduit les aînés dans l’écriture à soutenir les plus jeunes et à les encourager à publier leurs textes. Cette attitude rappelle ce qu’exprimait et encourageait déjà, il y a plus de quarante ans, l’écrivain congolais Sylvain Bemba, lorsqu’il parlait de la fratrie (fraternité littéraire) dans le monde des lettres.
Extrait de la quatrième de couverture:
"Ce recueil de nouvelles est né d’une curiosité sociale. Une expression s’est popularisée au Gabon ces dernières années, qui promet à un indélicat qu’il va voir ce que le chien a vu à Nzeng Ayong. Personne ne vous dira avec précision ce que le chien a réellement vu dans ce quartier populaire de Libreville, pourtant presque tous les Gabonais connaissent le sens immanent de cette phrase"
Ce qui est essentiel et marquant, lorsqu’on lit les nouvelles de ce recueil, ce n’est pas tant la fidélité au thème principal, mais c’est la qualité des contributions et la richesse stylistique que l’on retrouve chez les uns et les autres. C’est ce qui constitue, à mon sens, l’originalité de ce recueil. Rodrigue Ndong, à travers sa nouvelle Le Don, fait montre d’une créativité très rare et sans phare. Sa nouvelle respecte tous les critères du genre littéraire et son écriture est magistrale. De son rapport à la création littéraire, on peut tout de suite dire qu’il maîtrise l’art de la nouvelle et qu’il met les notes qu’il faut à la place qu’il faut. Rodrigue Ndong a écrit un texte court et puissant, un texte qui a de l’allure et du style, un texte qui introduit la dimension mystérieuse de la vie et celle de la situation de la femme dans la société.
Les nouvelles chantent comme une symphonie et portent dans leur déroulement, le mystère de ce titre même qui consiste à pointer du doigt ce que le chien a réellement vu à Nzeng-Ayong. Telles sont par exemple, les nouvelles de Rosny Le Sage Souaga (Quand s’étoile l’arnaque), de Hamidou Okaba (La villa Elizia), d’Omer Ntougou (Les turpitudes de Mouketou), de Tanguy Privat Nguimbi (Une journée agréable).
De mon point de vue, ces auteurs sont ceux qui traduisent fidèlement la dimension mystérieuse et mystique du thème proposé.
« Une journée agréable » de Tanguy Privat Nguimbi
Voulant profiter de la présence de la fille dont il tombe amoureux, Schealtiel est confronté au père de celle-ci, reconnu comme sévère, voire méchant, au sein du camp militaire où elle réside. Mis à rude épreuve, il se confronte à ce que le chien avait réellement vu à Nzeng Ayong. Le démontre, le dialogue qui clôt la nouvelle :
« — C’est donc toi qui as décidé de sortir ma fille du droit chemin ?
— N… Non… Non Monsieur !
(…)
— Tu sais quel châtiment on réservait aux insolents comme toi qui déshonoraient les enfants mineurs des propriétaires terriens au temps de l’esclavage aux États-Unis. Hein, tu le sais ?
— N… Non… Non Monsieur !
— On les castrait ! On leur coupait les bijoux de famille ! Et c’est ce qui va t’arriver, petit morveux. Tu vas sortir d’ici sans cette chose avec la quelle tu voulais souiller ma fille. »
Ce dialogue traduit la peur qui habite le jeune homme qui s’est aventuré là où personne ne s’aventure en général. Et la conclusion en est plus qu’éloquente :
« Jusque-là, aviez-vous Scheatiel Kassa courir ? Je suppose que non. Ce jour-là, je vous l’assure : il écrasa le record du 200 m de Usain Bolt. »
J’ai retrouvé, par ailleurs, des sujets, lieu de concrétisation de la thématique centrale chez des écrivains comme Denise Landia Ndembi, Myril Eteno, Emery Hervais Sima Eyi. Des thématiques sociétales familiales qui traitent de l’éducation, de la violence envers les femmes, des conflits au sein des familles; des thématiques qui nous questionnent sur une certaine dimension du mystère ou encore qui remettent au goût du jour la question de l’initiation et ses mystères à travers les notions de secret et de silence (Denise Landria).
Les nouvelles de ce recueil sont dotées de plusieurs propriétés, dont la plus grande à mes yeux réside dans la capacité à transmettre avec simplicité le message qu’elles portent. Pulchérie Abeme Nkoghe l’affirme très bien dans sa préface : « Chacun d’eux nous a murmuré à l’oreille une histoire croustillante, étonnante, actuelle et dynamique ».
Les nouvelles, en effet nous font voir ce que les auteurs avaient d’essentiel à partager, de profondément intérieures et poétiques. Finalement Ce que le chien a vu à Nzeng Ayong, c’est aussi le mystère, le non-dit, la mystique, la lutte, mais aussi la dynamique qui stimule certes, mais qui accable aussi, qui fait prendre conscience, qui engage d’une certaine manière. Au-delà de la subjectivité qui est la mienne ou celles d'autres lecteurs, c’est tout cela qui fait la beauté de ce recueil. Ce recueil est un hymne au Vivre-ensemble.
Je vous recommande la lecture de ce recueil.
Nathasha Pemba,
L’Union des écrivains gabonais, Ce que le chien a vu à Nzeng Ayong, Libreville, Collection UDG, 2020.
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