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D
Louis-Philippe Hébert a beau dire, il y a en lui beaucoup de Petit Prince. Ses livres et toute sa personne en témoignent. Être d’ouverture et d’émerveillement, il a su préserver en lui une certaine fraîcheur, assez proche de la rose et du renard de Saint-Ex. Il vit presque sur une autre planète que la plupart d’entre nous. Le premier livre qu’il a lu, celui de son enfance (une enfance qui perdure encore et qui se manifeste dans son sourire et sa politesse), est plutôt emblématique de toute son œuvre : il ressemble à un livre qu’aurait écrit notre ami, sorte d’enfant précoce, intelligent comme pas un, qui par la force des choses s’éloigne de ses parents (en devenant lui-même) et qui, après être tombé sur la tête (je crois que cela est vraiment arrivé à notre ami) redevient un enfant. Oui, l’auteur est redevenu un enfant et ses livres en témoignent, justement par leur gravité et leur sérieux. <br /> <br /> Là où je ne suis franchement pas d’accord avec l’auteur du View-Master, c’est quand il affirme que les écrivains devraient faire l’objet de la curiosité du grand public. Personne à vrai dire, à l’exception de ceux qu’on désire rendre vraiment fous, ne devrait être offert à la curiosité de grand public. Ce qui fait l’intérêt d’un homme ou d’une femme qui sont auteur ou autrice, ce n’est pas leur vie privée, mais bien ce qu’ils nous révèlent de la nôtre. Du reste, comme le dit Hébert « le “problème avec les écrivains c’est qu’ils vivent beaucoup dans l’écriture.” Pourquoi les chercherait-on ailleurs ? En réalité, les écrivains dans la vie de tous les jours, c’est-à-dire quand ils sortent de leur tanière d’écriture, sont aussi quelconques que le premier venu. “But even the president of the United States/Sometimes must have to stand naked”, dixit Dylan. Autrement dit, rien n’est plus banal qu’un type ramené à sa petitesse initiale, à la normalité commune de sa nudité intrinsèque. S’il fait quelque chose, s’il crée : ce quelque chose mérite toute notre attention. Bref, ce qui fait la grandeur de Louis-Philippe Hébert, c’est son œuvre. Il a beau dans le privé être d’un commerce agréable, être drôle comme pas un, je ne souhaiterais pas qu’une meute de journalistes le poursuive en moto, quand il s’engage dans le tunnel Louis-Philippe Hébert, eh ! je voulais dire : Louis-Hippolyte Lafontaine. Allusion à la princesse Diana… ce qui prouve, n’est-ce pas, que Louis-Philippe Hébert cache en lui-même un Petit Prince que jamais au grand jamais je ne voudrais voir jeté en pâtures à un magazine People. <br /> <br /> Grand merci au Sanctuaire pour ce très bel entretien !
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