Bakhita, je la connais comme une sainte. Jamais je n'aurais imaginé que son histoire puisse faire un jour l'objet d'une fiction littéraire. C'est donc avec une grande curiosité que je m'y suis plongée.
Bakhita est une ancienne esclave originaire du Darfour. Elle est née en 1869. Elle est morte en 1947 et a été canonisée par Jean-Pau II en 2000.
Partant de ce postulat, nous pouvons donc considérer que le roman de Véronique Olmi est avant tout un roman historique avec une dimension fictive non négligeable.
Dans son enfance Bakhita a connu une violence extrême. À partir du moment où elle est capturée à l'âge de sept ans par des négriers musulmans, elle passe de maître en maître. Violée, torturée et entaillée, elle ne connaît ni la mort physique ni la mort morale. Cependant, elle va jusqu'à oublier son nom. Les trafiquants de la vie humaine la surnomme "Bakhita" qui signifie "Chanceuse".
"Ils avancent dans le bruit lourd des chaînes.Ils se traînent, frappent la terre de leur malheur. c'est le bruit du fer qui claque et gémit dans le vent. La longue file des épuisés et des mourants. Leurs grimaces de douleur et leurs lèvres brûlées. Leurs yeux aveugles. Leur peau déchirée. Et on dirait que ce n'est pas une caravane qui passe, mais une seule personne, une seule douleur qui pose son pas sur la plaine et l'écrase"
La jeune esclave garde en mémoire les tortures et les horreurs d'une marche interminable où se conjuguent misère et indignité. Lors de cette marche elle chante, mais elle fait aussi la rencontre de Binah une esclave plus jeune qu'elle.
Rachetée par le consul de l'Italie à l'âge de seize ans, Bakhita découvre à son arrivée une terre inégalitaire et où l'exclusion règne en maîtresse. Elle perçoit déjà ce qui sera désormais sa place même si elle est appelée à côtoyer les grands hommes de ce monde. Elle reçoit tout de même, grâce à son maître, une éducation.
"Elle est une esclave, et personne. Aucun maître, même le meilleur, personne jamais n’aime son esclave. Et elle se dit qu’un jour, la Madre, d’une façon ou d’une autre apprendra ce qu’est l’esclavage et ce jour-là, elle la punira pour avoir caché la monstrueuse existence qui a été la sienne. Une vie moins qu’une bête. Une vie qui se vole, une vie qui s’achète et s’échange, une vie qui s’abandonne dans le désert, sans même savoir comment on s’appelle"
Après un grand procès à Venise, Bakhita réussit à recouvrer sa liberté et décide d'entrer dans les ordres où elle se consacre au service des enfants pauvres.
Bakhita est un grand roman et à travers cette fiction on se rend vite compte que Véronique Olmi n'a pas voulu nous présenter une énième biographie de la sainte. À partir des recherches et autres types d'investigations, elle a réussi à mêler fiction et réalité à partir d'une écriture fluide où l'on retrouve un style qui lui est particulier: des phrases brèves, une vérité qui ne sombre ni dans le pathétisme ni dans la prétention, une transmission de l'optimisme...
Le thème de l'esclavage est toujours d'actualité et c'est là où semble se situer la pertinence de ce roman qui nous enseigne que finalement, l'humain où qu'il soit, peu importe la position qu'il occupe est capable de pires choses, mais que le respect de la dignité en l'Autre reste toujours un choix possible.
Je vous le recommande.
Nathasha Pemba
Le Sanctuaire de la Culture remercie les Éditions Albin Michel pour leur collaboration.
Référence
Véronique Olmi, Bakhita, Paris, Albin Michel, 2017.
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