Alain Cavenne est un écrivain et traducteur canadien. Après des études de sociologie et de philosophie, il devient plus tard professeur de philosophie au collège Hearst, puis à l’Université Laval. Dans les années 1980, il a travaillé dans le domaine du cinéma et a produit des scénarios ou narrations de six courts métrages. Il est auteur de nouvelles et de sept romans. L’équivoque est son septième roman.
L’équivoque est un roman publié en 2020.
L’intrigue se situe en majorité à Montréal et débute autour de la passion de Julie. Une passion qui réveille le passé, car Daniel a été, quelques années auparavant, professeur de Julie. Si le professeur avait été attiré depuis le Cégep par celle-ci, l’étudiante au fur et à mesure qu’elle fréquente son professeur finit par tomber amoureuse de lui.
Ce roman met en scène plusieurs personnages, dont deux principaux : Daniel et Julie.
Le roman est composé de deux parties.
L’œuvre est un récit dont la réflexion est intégrée à la narration et à l’histoire des deux personnages.
Les deux, à mon avis, incarnent une figure allégorique.
Julie c'est l’amoureuse, la jeunesse, l’aventure, le trouble, l’émotion.
Daniel c’est la sagesse, la morale, la sécurité, la tempérance, mais aussi l’énigme. Il incarne aussi le vieux monde, celui des Piaf, Sardou, Aznavour, etc.
De quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’une histoire d’amour entre Daniel et Julie.
Daniel, professeur de théâtre, croise un jour Julie, une ancienne étudiante qu’il a eue au Cégep. Si auparavant, la relation était prof-étudiant, cette fois-ci, ce sera une autre rencontre, une rencontre entre égaux, entre personnes adultes qui se retrouvent dans un endroit autre que le Cégep. Julie qui a toujours rêvé de travailler dans le monde de la musique propose à Daniel de devenir son coach, celui qui l’orientera et l’écoutera pour l’aider à faire émerger son talent. Daniel accepte sans hésiter.
Dès le début des cours, Daniel est conscient de la différence des goûts musicaux qui les caractérise. Lui, parle de Piaf, des anciens. Elle, est plus contemporaine. Pourtant, Julie se laisse aller et prend plaisir à découvrir les « vieilleries » de Daniel. Cependant, Daniel vit un malaise et un complexe profonds qui le conduisent à cogiter tout le temps sur leur différence d’âge. Cette attitude ne décourage pas Julie qui prend d’ailleurs le risque de présenter Daniel à ses parents et à ses amis. Avec le temps, ils décident de vivre ensemble chez Daniel. Mais, à force de l’attention trop prudente de Daniel, Julie finit par partir. Elle rejoint un homme de son âge. Rien ne fonctionne et elle décide de vivre seule. Jusqu’à la fin du roman, on voit une Julie qui tente l’impossible pour que Daniel comprenne que l’amour qu’elle a pour lui n’a ni frontières ni règles.
Daniel reste très ferme dans ses principes…
Daniel est convaincu que ce serait une catastrophe que Julie s’attache à lui. Catastrophique pour elle. Il refuse d’en être amoureux. Enfin, cela ne veut pas dire qu’il ne l’est pas, sauf qu’il se laissait « tomber en amour » avec Julie, il serait bien mal placé pour lui dire de ne pas être amoureuse de lui.
La réflexion est intégrée à la narration et à l’histoire personnelle des personnages fictifs. Le roman m’a paru presque comme un prétexte de l’auteur à une réflexion sur l’ambiguïté de la relation amoureuse et ses contours. Il m’a semblé percevoir, en outre, une espèce d’éthique de l’amour qui peut-être, en fin de compte, n’est que le paradoxe. Le paradoxe que l’auteur s’emploie à enseigner dans le prologue de son roman.
L’ennui c’est que les paradoxes ne sont pas uniquement un jeu de l’esprit, ils n’existent pas que dans le monde de la logique et de la spéculation. S’ils peuvent prendre la forme d’une bizarrerie graphique, ils sont aussi une dimension, parfois douloureuse et bien trop réelle, de l’existence humaine. Ainsi il arrive que les meilleures intentions mènent à des résultats qu’elles avaient expressément pour but de prévenir.
Si l’on s’arrête au prologue du roman, on pourrait parler d’essai philosophique, car l’auteur y donne les lignes fondamentales du paradoxe de Zénon d’Élée, à travers Achille et la tortue. Il fait également référence à La symphonie pastorale d’André Gide, en montrant ce qui le lie à « L’équivoque ». Cette irruption de la notion de paradoxe est comme le signe précurseur du récit romanesque puisqu’il est question, dans le roman du paradoxe de l’amour ainsi que l’évoque le titre, L’équivoque :
TOUTE SA VIE, Daniel a refusé que l’amour soit fondé sur le besoin. Amour et besoin ne font pas bon ménage. Le besoin de n’être pas seul, par exemple : on est toujours seul, jusqu’à la mort. La hantise de la solitude est pour lui le plus mauvais mobile pour l’amour. On peut être « pas seul » avec tant d’autres personnes, tellement plus seul avec un conjoint mal assorti qu’en vivant seul.
Mon point de vue :
L’équivoque est un roman riche, plein de rebondissements. Cavenne oppose une vision de l’amour soldé à une vision de l’amour classique, réglée ; une vision de l’amour qui fuit l’amour. De même, ce roman suggère une philosophie de l’équivoque, du paradoxe dans la relation amoureuse, alors que Cavenne écrit une histoire dynamique qui remet les valeurs sur la table. Contre la vision idéaliste de l’amour qui pense que lorsque l’on s’attire, on doit à tout prix se marier et finir ensemble, il oppose une conception paradoxale de l’amour. On peut s’aimer fort et décider de ne pas se marier pour préserver l’amour et la liberté.
Cavenne, dans L’équivoque, nous rappelle que comme dans la vie, on peut aussi rencontrer des paradoxes dans l’amour. Nous le remarquons à travers l’évolution des deux personnages principaux du roman. Daniel est amoureux de Julie, mais il demeure bloqué par leur différence d’âge. Il veut lui donner sa liberté. Julie est amoureuse de Daniel, mais elle ne veut rien forcer parce qu’elle veut qu’il se sente en paix avec elle. Elle tente de partir, il ne la retient pas. Cette évolution, les retours et surtout la fin du roman traduisent le paradoxe qui montre que même en amour, la liberté est de mise. La destinée est une illusion, l’histoire humaine fluctuante.
Je recommande ce roman. Il pousse à la réflexion sur le sens de l'amour et même de l'existence...
Nathasha Pemba
Références :
Alain Cavenne, L’équivoque, Ottawa, l’Interligne, 2020.
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