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Prince Arnie Matoko: on naît écrivain mais on devient auteur

Bonjour Prince, comment vas-tu ? Peux-tu nous parler de toi ?

Je suis Prince Arnie MATOKO, né à Pointe-Noire le 05 juin 1982 d’un père congolais et d’une mère congolaise d’origine angolaise. Orphelin très tôt de père, notamment à l’âge de 12 ans, j’ai été élevé, depuis ma tendre enfance, par ma grand-mère maternelle auprès de laquelle j’ai grandi. J’ai fait mon cycle primaire et secondaire dans ma ville natale à l’école primaire 8 février 1964 de Mbota, au collègue Les Trois Glorieuses, et enfin au Lycée Pointe-Noire II. Après l'obtention en 2005 de mon Baccalauréat Série A4 Lettres, je m’étais inscrit, la même année, à la Faculté de droit de l’Université Marien-Ngouabi. Titulaire en 2009 d’un Master en droit public en Etudes Internationales et communautaires, je suis sélectionné la même année Major par le CICR Congo, parmi les quatre lauréats, pour représenter la République du Congo à Niamey à la 3ème édition du Concours régional francophone de plaidoirie sur le Droit International Humanitaire. En 2011, j’obtiens en tant que Major de la promotion le concours d’entrée à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), filière magistrature. Depuis 2014, j’exerce mes fonctions de magistrat. Je suis auteur d’une production féconde en qualité de poète, moraliste et nouvelliste. Mon œuvre est aujourd’hui saluée par la critique. Depuis 2018, je suis consacré dans l’Anthologie analytique de la nouvelle génération des écrivains congolais, de l’écrivain et critique littéraire Noel Kodia-Ramata. Je ne puis oublier de dire que je suis père de trois enfants.

 

Quel rapport as-tu développé avec les Lettres depuis le collège ?

Je dois en effet avouer que j’éprouve une grande passion pour la littérature depuis les bancs du collège. Cette passion est d’une telle voracité que j’écris depuis l’âge de 13 ans. Et depuis lors, je n’ai cessé de lire et d’écrire, tout en conciliant à merveille mes devoirs estudiantins et ma passion littéraire. Ce serait sans prétention si je puisse dire que, grâce à cela, j’ai noué de rapports très harmonieux avec la plupart de mes professeurs de littérature. Récemment, en fouillant dans mes vieilles archives, j’ai découvert avec bonheur mes premiers manuscrits datant de cette époque.

 

Partages-tu l'avis selon lequel tout écrivain serait poète à la base ?

La réponse est oui et non mais je me pencherai davantage sur le oui. En effet, l’histoire de la littérature mondiale nous apprend aisément que la majorité des prosateurs, et donc des écrivains, ont commencé d’abord à écrire et à publier de la poésie avant de se lancer dans le domaine de la prose. Je me contenterai de citer la France et le Congo, pour illustrer mon propos. En France, Victor Hugo, le plus grand écrivain français de tous les temps, s’est fait d’abord connaître en tant que poète de talent dans les Odes et ballades, les Contemplations, avant de s’affirmer comme prosateur et dramaturge. Au Congo, on ne saurait évidemment parler de la poésie moderne sans évoquer le nom de Tchicaya UTamsi dont la première œuvre littéraire saluée par la critique est un recueil de poèmes intitulé Le Mauvais Sang. D’autres exemples peuvent agréablement être cités pour corroborer ce que j’affirme, à l’instar de Sully Prudhomme, Césaire et Senghor. La liste n’est pas exhaustive. Par ailleurs, il sied de noter que la poésie est l’essence même de la vie, et par voie de conséquence il est naturel qu’un écrivain soit poète à la base, car la poésie est la première source d’inspiration par excellence.

 

Que peut représenter un écrivain pour une société ?

Au delà de la diversité de rôles que l’on peut assigner à un écrivain, je considère qu’un écrivain est un mage qui, par l’entremise de la création artistique, a pour mission cardinale d’éclairer la société, pour l’aider à marcher vers le beau, le bon et le juste. Une société sans écrivain est morte, et un écrivain sans société est stérile. Toutefois, je suis profondément indigné et sidéré de constater que la littérature du XXI siècle soit une littérature quasiment pornographique, immorale, impudique et indigeste. Dès lors, il s’ensuit que l’écrivain n’est plus qu’un monstre car, au lieu d’éclairer et de conscientiser la société, il contribue en revanche à sa déchéance morale et spirituelle.

 

Parle-nous en quelques lignes de « Mélodie des larmes »...

Mélodie des larmes est un recueil de poèmes publié chez Chapitre.com à Paris en 2016. Il constitue mon acte de naissance littéraire d’autant plus que c’est grâce à ce livre que j’ai signé mon existence sur la scène littéraire. C’est un recueil de 65 poèmes en vers libres.  La majorité a été écrite avec mes larmes intérieures entre le collège et le lycée, pour exprimer mes sentiments intérieurs dans tous les sens de la vie. Ils sont répartis sur six parties portant chacun un titre : Sur l’Afrique ; Poèmes divers ; Sur la mer ; Á ma mère ; Sur le pays ; Sur l’enfance et la jeunesse. Á travers ce recueil de 118 pages, je fustige les maux qui minent l’Afrique, le rôle macabre de la traite négrière et du colonialisme, mais j’évoque également la mer, l’amour maternel, l’amour de la patrie avec ses corollaires comme la ville et le natal, l’enfance et la jeunesse, mes sentiments de joie, de bonheur, de tristesse, d’angoisse, mes craintes, mes espoirs et désespoirs etc. En somme, ce recueil de poèmes revêtus de sonorités musicales, dramatiques mais également joviales, est un extraordinaire cri de douleur continental et universel, un cri universel de douleur, un cri d’appel au vivre ensemble, un hymne aux morts et un hommage aux vivants. C’est dans ces choses que je me regarde en tant que poète, comme  l’affirme Jean Baptiste Tati Loutard que « Le poète ne regarde jamais les choses ; il se regarde dans les choses».

 

Quel est l'auteur qui te fascine actuellement ? Pourquoi ?

Alain MABANCKOU parce qu’il a apporté un souffle nouveau dans la littérature congolaise et africaine en particulier, et mondiale en général. C’est le signe des grands écrivains.

 

Quelle vision portes-tu pour la littérature congolaise ?

Une vision positive, noble et évolutive. La littérature congolaise se porte bien de par sa production abondante et sa qualité. Il faut d’ailleurs souligner qu’elle est l’une des plus belles littératures d’Afrique à laquelle la critique se consacre toujours avec une satisfaction inouïe, en découvrant, de génération en génération, de nouveaux talents qui viennent rehausser sa place et son rôle sur le Continent, et confirmer l’idée selon laquelle la mission léguée par les aînés est accomplie avec succès.

 

Que peuvent être les difficultés auxquelles font face les écrivains congolais dans la publication de leurs œuvres ?

C’est un secret de polichinelle que les écrivains congolais sont confrontés à moult difficultés pour la publication de leurs œuvres. Il s’agit, par exemple, du manque notoire des maisons d’édition, du coût exorbitant des frais d’édition, et les quelques rares maisons d’édition qui existent ne sont pas trop de qualité, car au lieu de viser la qualité de l’œuvre, elles cherchent plutôt à s’enrichir sur le dos des auteurs et à leur détriment. Dans ces conditions, elles ne favorisent pas la publication des manuscrits qui traînent dans la plupart des maisons. Car il est judicieux de relever que si au Congo il est vrai que chaque concession dispose au moins d’un arbre, il est aussi vrai que chaque famille a un écrivain en herbe. Néanmoins, je me réjouis fortement du fait que ces obstacles n’empêchent pas la littérature congolaise de rayonner de ses mille et un feux, ni aux auteurs d’écrire et de trouver des solutions alternatives pour publier, notamment dans les maisons d’édition en ligne.

 

Un message aux écrivains en herbe...

Je leur dirai qu’on naît écrivain mais on devient auteur. Á ce titre, ils doivent primo croire en leur destin d’écrivain, et en dépit d’obstacles, continuer à écrire et à persévérer. Secundo, ils ne doivent pas être pressés à publier leurs manuscrits sans les avoir au préalable muris et passés au tamis de la critique objective pour lecture, correction, réécriture afin de donner au texte la qualité finale et convenable. Car un écrivain est un artiste qui doit veiller à la qualité de ses œuvres avant de les rendre publiques. Et il est honteux de mettre sur le marché un livre dont la qualité laisse à désirer. Cette honte ne touche pas seulement l’auteur, mais aussi altère l’image de toute la nation à laquelle il appartient.

 

Propos recueillis par Juvénale Obili

 

 

 

   
 

 

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